Histoires de sacs
Riche de nombreux sacs et pochettes soigneusement préservés au fil des décennies, la collection Patrimoine de Germaine Guérin se compose autant des objets eux-mêmes que des histoires qui les accompagnent. Parce que les petites histoires façonnent la grande, nous souhaitons partager avec vous quelques anecdotes, des plus drôles aux plus touchantes.

"Il me le fallait"
Le sac Lorette original, l’un des modèles les plus emblématiques de Germaine Guérin, a marqué son époque et séduit de nombreuses icônes de style. Lorsque cet exemplaire en crocodile Porosus a rejoint la collection Patrimoine de la Maison, sa propriétaire nous a confié l’histoire qui l’accompagnait. Grecque et grande admiratrice de Maria Callas, elle n’a pas hésité à faire un détour par le 243, rue Saint-Honoré, lors d’un séjour à Paris, pour s’offrir le même sac que celle qui incarnait à ses yeux l’élégance absolue. « Il me le fallait », nous a-t-elle dit simplement, comme une évidence.

"le début de toute une collection"
Elle travaillait depuis peu quand elle est passée devant la vitrine. Coup de foudre. La chaîne serpent, la délicatesse des finitions, les volutes et le coloris estival. Elle a fait les comptes, longuement hésité, puis elle est entrée. Ce sac, elle ne l’a pas acheté : elle se l’est offert. Son premier vrai salaire, son premier vrai sac. Et, selon ses mots, « le début de toute une collection ».

"Je l'ai depuis longtemps"
Ce sac en cuir de veau Box provient d’une fidèle cliente qui venait régulièrement à Paris et repartait toujours avec une valise qui refusait de fermer. Ce modèle des années 1950 ? Un achat « nécessaire », discrètement glissé entre deux piles de robes. Son mari n’a jamais su combien de sacs elle possédait, ni s’ils étaient neufs ou non. Elle avait sa réponse toute prête : « Je l’ai depuis longtemps. » Imparable.

le banc des prétendants
Ce sac en veau velours de la fin des années 1940 appartenait à une cliente américaine, résidant dans le beau quartier de Highland Park à Dallas, au Texas. Devenue veuve très jeune, plutôt que de retenter l’aventure du mariage, elle a préféré faire ses valises pour parcourir le monde. Bien que disposant d'un banc sur son porche qui accueillait ses prétendants, seuls les sacs Germaine Guérin achetés à Paris franchirent le seuil.

La pochette des grandes occasions
Cette pochette, réalisée en velours noir et doublée en soie, c’était la pochette de sa mère, réservée aux grandes occasions : mariages, baptêmes, dîners importants. Petite, elle voyait cet objet comme un trésor fragile, à manier avec le plus grand soin. Un jour, sa mère la lui a offerte, un geste symbolique, chargé d’histoire. Cette pochette incarne pour elle l’élégance de sa mère et nombre de souvenirs partagés.