L'histoire d'une parisienne
À une époque où les modistes et les couturiers occupent le devant de la scène, Germaine Guérin opte pour la différence et se spécialise dans un produit qu'elle affectionne particulièrement et qui occupe alors peu les pages des magazines : le sac à main.
1894
Naissance à Paris
Le 6 du mois de juillet, à 6h30, au coeur du 9ème arrondissement, naît Germaine Emma Guérin. Fille de Paul Adrien Thel Guérin, commissionnaire en marchandises et Clémence Jeanne Bertholet, sans profession.
1921
243, rue Saint-Honoré
Le 22 du mois de mars, alors âgée de 26 ans et farouchement indépendante, Germaine Guérin ouvre sa boutique de maroquinerie au cœur du quartier Vendôme. Véritable boudoir de raffinement, elle y présente sacs à main, pochettes et accessoires dans les plus belles matières.
1922
Cannes et Dinard
Face au succès rencontré par ses créations, deux succursales de vente voient le jour dans deux villes emblématiques des lieux de villégiature de l'élite française. La première ouvre sur la fameuse Croisette de Cannes et la seconde face au Casino de Dinard, emplacements stratégiques.
1925
Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes
Cette exposition, restée dans les mémoires comme le symbole du renouveau artistique français, fut une vitrine exceptionnelle du savoir-faire de l’époque. Germaine Guérin y prend part avec succès, présentant ses créations lors de ce grand rendez-vous, comme en témoignent les pages du Vogue France du mois de juillet 1925.
1927
Hemjic, Marc Real, Paul Reboux, Draeger...
A partir de cette date, la Maison Germaine Guérin commissionne les meilleurs illustrateurs, imprimeurs et publicitaires de l'époque aux fins de réaliser ses publicités. Elles seront mises en avant dans nombre de revues françaises dont une a les faveurs de la Maison depuis 1921 : Vogue France.
1928
Pan, Annuaire du Luxe à Paris
Paul Poiret, surnommé le "King of Fashion", réalise un Annuaire du Luxe référençant les 115 plus grandes marques de l'époque, toutes industries confondues. 115 planches illustrant ces grandes Maisons sont ainsi dessinées par des illustrateurs de talent. C'est Robert Falcucci, sous son pseudonyme Wurci, qui immortalisera l'esprit de Germaine Guérin dans une composition exceptionnelle.
1931
« Ces sacs tous différents les uns des autres se ressemblent par une élégance hardie et sobre qui équivaut à une signature »
Paul Reboux
1933
Premières Poses
Dans les années 1930, la photographie de mode se popularise, et certains clichés paraissent même en couleur dans les grands magazines de l’époque. Germaine Guérin accompagne cette évolution : les créations de la Maison y figurent régulièrement, offrant aujourd’hui un précieux témoignage de cette décennie.
1945
Les Volutes Germaine Guérin
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale un souffle de créativité s'empare de Paris. Après de longues années de restrictions, l'heure est à la fête et Germaine Guérin y participe pleinement en créant ce qui deviendra un des signes distinctifs de la Maison : le monogramme Germaine Guérin, nommé Volutes en référence aux ornements sculptés en spirale qui décorent le portail en ferronnerie du 243, rue Saint-Honoré.
A partir des années 1950 et jusqu'à la fin des années 1980, l’histoire de Germaine Guérin s’écrit non plus au travers de publicités ou parutions, mais au travers de ses clientes, comptant parmi les plus belles ambassadrices, symboles d’une époque et d’une élégance intemporelle.
Tout au long de l’histoire de Germaine Guérin, nombre de célébrités, artistes de renom, premières dames ou membres de l’aristocratie se sont affichées en Germaine Guérin, de Marella Agnelli à la Duchesse de Windsor en passant par Audrey Hepburn et Vivien Leigh.
un patrimoine préservé
Depuis la fermeture du 243, rue Saint-Honoré, une constellation de femmes, d’hommes et d’institutions - d’Hélène David-Weill au Palais Galliera, en passant par Didier Ludot, des collectionneurs discrets aux héritières de l’élégance d’hier - veille, avec ferveur, sur les créations de Germaine Guérin, dont l’éclat, comme tant d’autres marques, s'est effacé peu à peu des mémoires.
Le renouveau
En 2025, 100 ans après sa présence à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels, mais également 100 ans après le décès de sa fondatrice, la Maison Germaine Guérin retourne à son établi, dans une quête de protection de son patrimoine, de ses valeurs et de la mémoire de sa fondatrice disparue trop tôt.
« Tous ces objets portent la marque de Germaine Guérin : une recherche de la belle matière, un soin précieux du détail et de l'harmonie, un ensemble d'une sobriété parisienne. »
Le Figaro, 1929